Cet article propose une recherche portant sur les auteurs du répertoire à travers leurs mises en scène. Ce qu’il vise, ce qu’il cherche à comprendre, c’est la stratégie – explicite ou implicite, consciente ou non – de consécration mutuelle entre un auteur du répertoire et ses metteurs en scène. Dans un jeu de légitimités croisées, le texte d’auteur sert de « pré-texte » au spectacle, et le metteur en scène de « faire-valoir » au « service du texte » du répertoire. Cette dialectique semble fondamentale pour comprendre la dynamique du patrimoine et de la mémoire du théâtre. Et c’est elle qui fait dire aux auteurs de l’article qu’au théâtre, plus que partout ailleurs dans le champ littéraire, on ne naît pas classique, mais qu’on le devient, au prix d’un ajustement constant des goûts et des valeurs. Or il apparaît clairement que la mise en scène apporte une contribution décisive à ce processus de reconnaissance et de labélisation.