Notre planète. Chronique n°11.
Rousse ou les beaux habitants de l’univers,
de Denis Infante :
initiation au dérèglement
Par Haude de Roux, professeure de lettres (académie de Paris)
Dans Rousse, le vivant a souffert. Denis Infante engage à marcher dans les traces d’une renarde qui s’entête à cheminer libre. Proposer ce bref roman en lecture complémentaire permet de renouer avec le genre du conte et donne à réfléchir sur notre environnement.
Par Haude de Roux, professeure de lettres (académie de Paris)
Avoir de l’audace et oser s’aventurer, se décaler. Admettre que notre monde ne va plus et pour cela partir et se mettre en marche, parce que c’est par le voyage et l’aventure que l’on apprend. La marche permet d’« aborder des terres nouvelles, de démêler l’écheveau de sa pensée », écrit Patrick Tudoretdans son livre, En marchant. Petite rhétorique itinérante. L’auteur y expose les bienfaits de la marche, depuis les temps les plus reculés dont celui d’assouvir sa soif de nouveauté ou de renouveau.
Rimbaud, dans une lettre à Izambard, écrit : « Je meurs, je me décompose dans la platitude dans la mauvaiseté, dans la grisaille. Que voulez-vous, je m’entête affreusement à adorer la liberté libre ». Il réside une ambition métaphysique au cœur d’un paysage qui porte les stigmates d’une maltraitance. Les contes philosophiques de Voltaire donnaient au XVIIIe siècle des exemples de déplacements porteurs de changements de regard, riches en apprentissages et en remèdes.
Dans Rousse, le vivant a souffert et souffre encore, et le livre est un remède contre les souffrances. Denis Infante engage à marcher dans les traces que laisse Rousse, l’intrépide renarde qui s’entête à cheminer libre, amoureuse de « la liberté franche » comme disait Montaigne, de la « liberté libre » comme disait Rimbaud. En proposant ce bref roman en lecture complémentaire à l’œuvre de la littérature d’idées, nous offrons aux élèves l’occasion de renouer avec le genre du conte et d’être surpris.
En effet, sous couvert de simplicité enfantine, ce récit séduisant n’est pas qu’un conte « de nourrice ». La langue épurée peut vraiment surprendre par sa syntaxe, à l’image de l’illustration au trait sobre mais aux couleurs vives de la première de couverture. Et les péripéties auxquelles le lecteur est confronté avec cet animal donnent à réfléchir sur notre environnement, sur nos capacités à nous engager, seuls, sur une route propre à nous faire grandir et à désirer encore.
Apprendre à nommer, une lecture comme un engagement
« Ce que Rousse avait entrepris, c’était l’exploration du monde » (page 77).
Rousse est bien un conte : on y trouve des épreuves et des rencontres, une quête et des opposants comme des adjuvants à cette quête. On retrouve dans ces termes, « quête », « objet de la quête », dans « opposants ou agresseurs » et « adjuvants ou auxiliaires », les principaux éléments constitutifs, simplifiés, du schéma proposé par Vladimir Propp pour analyser la Morphologie du conte (1969, dernière édition : coll. « Essais », Points, 2015). Le vivant est doué de langage et accompagne Rousse. Une ourse, un corbeau, un arbre, un sanglier, un écureuil, un renard et surtout un grand fleuve. De même, on notera certaines fonctions telles l’éloignement ou l’absence, le passage de l’épreuve comme la traversée de Grand Fleuve. Mais ce récit ne reprend pas l’aspect de séquence invariante observé par Propp.
La route de Rousse est hérissée d’obstacles : des combats et des prises de conscience, des morts et des deuils qui vont la faire mûrir. Puis la voie s’adoucit parfois grâce à de belles rencontres. Rousse apprend l’obéissance et prend en considération des conseils et interdictions qui forgent son indépendance : « Rousse, bien qu’impatiente de s’aventurer au milieu des marais, mares et marécages giboyeux ne pouvait contrevenir aux décisions de Noirciel, qui était Maître, qui savait aussi » (page 67).
Rousse croise ainsi des déserts désolants de carcasses et de ce qui semble être du métal ou du verre, « comme la glace mais chaude et sèche et qui n’[est] pas de la glace » (page 39). Parfois, en pleine nature, du bitume ou une « matière étrange dure comme pierre […] dont le vrai nom était faraille » (page 56). « Vrai nom », vraiment ? Le lecteur peut s’interroger sur ce qui lui semble une approximation. Le récit est émaillé de matières impossibles à appréhender, à prononcer même pour Rousse, puisqu’il lui est impossible également de faire correspondre ce signifiant incongru et un signifié connu : la représentation est absente, sa connaissance n’est pas assez étendue. Il lui faut poursuivre sa marche.
Or, çà et là encore s’éparpillent des débris de technologie, de matériaux à moitié ensevelis, des traces d’une civilisation qui n’a plus cours. C’est pourquoi les objets n’ont plus de dénomination. C’est pourquoi leur appellation a été transmise de manière orale, approximative, par des passeurs de savoirs qui ont fait ce qu’ils ont pu. Les débris sont éparpillés comme des lacunes, et offrent des indices au lecteur, au milieu de mots soigneusement choisis et d’une beauté toute poétique. Ce dernier, peu à peu, en prend conscience : il y a là des trous de connaissances à combler. Il faut accompagner Rousse.
Plus loin, sur sa route, Rousse rencontre des squelettes de créatures à face plate. « Certains, plus petits, comme enfants de créatures inconnues » (page 102). « Inconnu » : un mot rencontré à plusieurs reprises tout au long de sa quête. Il désigne tout ce à quoi, à qui, on ne peut donner de nom. Voyager, suggère ce conte, c’est donc peut-être d’abord apprendre à nommer. Mais Rousse se trompe, elle ne possède pas toutes les clés, et ne peut s’aider de ce qu’on lui enseigne. Or, l’enseignant a parfois des outils approximatifs : le Grand Fleuve est peuplé de « krakodiles ». « Même Noirciel qui était Maître, ne pouvait imaginer, ni décrire. Il ne connaissait que nom donné par très anciens ». Une connaissance réduite, comme le souligne la négation restrictive ; doucement s’éveille l’intelligence du lecteur qui comble les manques et commence à comprendre que ce monde parcouru dysfonctionne… Cette paroi incurvée « à l’allure d’une tanière », porteuse d’ « inquiétudes », l’inquiète aussi. Se dessinent des débris d’un monde englouti et mort. On remarque également qu’en grandissant, Rousse nomme seule, preuve d’une connaissance qui s’affermit : « Je donne un nom, Rougeflamme, à ce peuple arbre, car rouges ils sont et droits comme flamme de feu » (page 98). Elle baptise et contribue ainsi à la construction-naissance de son environnement.
De même que Micromegas quitte son astre Sirius pour la plus petite planète de Saturne, où ont cours des mœurs qui l’étonnent1, de même Rousse apprend à changer son regard, à agiter ses sens et finalement sa réflexion. Parfois, ses méprises sont autant de fausses routes, comme cet objet « étrange », non identifié, portant en lui quelque chose de morbide. Mais comme elle ne sait exactement quoi, ses limites la contrarient, l’incitent à aller de l’avant.
Rousse souffre d’une myopie comparable à celle d’un Candide parcourant le monde, qui s’extasiait devant les événements les plus révoltants. Mais cela nous rend plus clairvoyants : l’objet est « creux, assez large et long pour abriter » plusieurs ourses et renardes comme elle et sa compagne Brune. Il est fait d’une matière « étrangère », exogène autant qu’exotique et saugrenue. Les termes employés connotent le « dehors », et par là même l’envie de sortir et de découvrir. Le lecteur finit par envisager cet « Ovni » comme la carlingue ou la totalité d’un avion échoué dans le désert.
On peut parler d’objet non identifié qui met la curiosité en éveil selon le principe connu de Voltaire. On se rappelle comment, à l’aide d’un microscope, Micromégas et le Saturnien aperçoivent « quelque chose de plus gros qu’une baleine qui flottait sur la mer Baltique ». À nous, lecteurs, de poursuivre le chemin pour identifier ce « quelque chose » : cette périphrase dit le vaisseau de l’expédition de Maupertuis en Laponie en 1736. Les analogies sont fabriquées avec leurs références à eux, des références de géants, avec leurs connaissances partielles, avec leurs référentiels.
Le voyage est bien l’occasion d’un apprentissage pour vaincre sa peur, seul et à pied. Pour illustrer ses bienfaits, on peut citer cette phrase philosophique de Bergson : « L’unique moyen de savoir jusqu’où l’apeurée peut aller, c’est de se mettre en route, et de marcher ». On trouve cette assertion dans le livre de Tudoret, qui foisonne de citations cueillies chez des marcheurs, philosophes et écrivains qui, comme lui, goûtent les bénéfices intellectuels et spirituels de la marche. Rousseau par exemple, un peu plus loin : « Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi si j’ose dire que dans les voyages que j’ai faits seul et à pied ».
Dans le conte de Denis Infante, le chemin est balisé d’indices, de détails inquiétants, macabres ou sinistres, de tempêtes et de phénomènes physiques plus terribles que la mort : « Soleil entier disparaît dans cette immense gueule dévorante » (page 106), celle de Noir Chasseur. Parfois, le conte confronte à des visions apocalyptiques, et transmet des bribes de récits inquiétants : Grand Fleuve lui aussi a connu la tragédie de voir ses eaux autrefois devenir rouges, d’un rouge sanglant, « sang malade de profonde blessure » (page 55). Mais quelle est cette profonde blessure ? Des vapeurs fuligineuses rappellent ce qui plane comme « la catastrophe ». Rousse réalise qu’il s’agit d’un « après notre monde ».
En commettant des erreurs d’appréciation et de jugement, en se fiant aux codes appris mais qui ne fonctionnent plus, Rousse aiguise notre esprit critique. Ce voyage nous déplace et déplace nos références. Au bout de ce cheminement, se trouve la « terre promise », espère la renarde.
Faire de nouvelles traces
« Je préfère suivre vallée de Grand Fleuve. Je ne sais pas pourquoi. C’est chemin, direction, sens de marche » (page 89)
« Longtemps harde et renardes ont marché sous brûlant soleil. » (page 125). Des mythes parsèment ainsi le récit, un discours (un mythos) fait d’obscurité, si ce n’est d’obscurantisme parfois. Et nous nous éduquons non seulement à repérer ces erreurs et ces errances, mais à rectifier la route. Nous constatons les fragments de dystopie, affligeants, qui visent le dérèglement de la planète Terre : famines, sécheresses, terres brûlées, désertées, en souffrance.
C’est une lecture qui surprend aux premiers abords puisque nous faisons nos premiers pas en terre « inconnue », nous aussi. C’est le maître mot de cette expérience littéraire : dès la deuxième phrase, nous entrons en terre étrangère : « Et dans Bois de Chet, comme partout alentour, vivants souffraient de grande soif ». Ce n’est pas encore choquant, mais de phrase en phrase, nous comprenons que tel sera notre atmosphère respirable : une langue amputée de ses déterminants. « Et voilà que règle très ancienne que l’on croyait immuable, avait elle-même failli » (page 12).
Il semble que nous éprouvons alors ce constat de Bergson à propos de la recherche philosophique : « L’unique moyen de savoir jusqu’où on peut aller, c’est de se mettre en marche ». Et nous nous accoutumons à cette langue comme à une marche, un peu ardue au départ, et cette marche nous devient même familière, cohérente, adaptée au propos : elle est proche des récits des temps les plus anciens. À la fois destruction d’une syntaxe traditionnelle et innovation d’un monde à reconstruire, la prose inventée par Denis Infante est une trouvaille pour une nouvelle épopée.
Pour les linguistes, l’absence de déterminants, dans une langue dite « à article » comme le français, est un fait de langue ultra-contemporain et un très ancien également. Denis Infante joue de cet « entre-deux ». Les deux effets cohabitent. L’auteur fait de nouvelles traces, à l’image de Rousse, son héroïne. Ainsi peut-on réinterpréter l’absence d’articles pour déterminer les noms communs de manières diverses et riches : absence de toute quantification, de toute actualisation aussi ; conférant au récit une dimension légendaire enracinée dans des temps bien reculés.
On lit aussi des noms propres portant la majuscule : les éléments de la nature et les êtres vivants ont des qualités, des attributs de divinités. Grand Fleuve est animé ; il est perçu par Rousse comme une présence bienveillante qui la guide dans son parcours. Telle une divinité grecque, selon ses humeurs et ses méandres, il accompagne en ami fidèle la course de Rousse. Il prévient, protège, châtie. Proches des épithètes homériques, les noms des autres compagnons de Rousse ont des échos épiques ; Coeurfier a la fureur et la noblesse « sanglières ». Feu, « c’est mâle renard » (page 110), digne et noble, dans sa constance à briller. Fidèlement.
Autre surprise, autre trouble : ce monde dont le sol est calciné et l’eau si rare, est notre monde dans un temps où aucun vivant humain ne se rencontre plus.
Odyssée vers une sagesse savoureuse
« Le goût âpre et sucré de fruits jamais goûtés » (page 16)
Denis Infante propose dans une langue originale, presque originelle, et hautement poétique, une odyssée vers une sagesse savoureuse. Rousse part, comme dans Candide ou Micromégas. Elle quitte famille, habitudes et habitus ; ses traditions, ses réflexes et son confort. Elle quitte Bois de Chet, « très vieux arbres, vallons ombreux, collines rondes, combes et prairies », sa terre natale aux douces courbes, parce que cette terre souffrante manque d’eau.
Rousse quitte le connu pour entreprendre un voyage vers un point qu’elle s’est fixé : les montagnes invisibles. Il semble donc que c’est une marcheuse qui accepte dès son départ l’incident, « ce qui va arriver », d’après l’étymologie latine. Elle se rend ainsi disponible pour la rencontre, pour l’occasionnel, le « moment favorable ». Se diriger vers ce qu’on ne voit pas dénote une disponibilité d’esprit et de corps propres à trouver une vérité. Nous entrons dans la démarche philosophique du désir, mot qui suggère cet élan créateur initié par Éros.
Notre renarde a un atout qui la protège contre les plus grands dangers : elle a de l’instinct (page 7) et ses sens sont aiguisés pour recevoir le plaisir des « comme flamme dorée » de l’odeur de la résine et du pin (page 42), la réjouissance des « eaux vives et fraîches » ou d’une nourriture inespérée, la sauvant d’une mort certaine, une nourriture aux saveurs nouvelles, le miel ambré savouré « à grands coups de langue et de dents ». Cet instinct l’accompagne et la protège dans bien des cas. Et c’est un éloge en creux de l’état de nature, fiable atout pour grandir.
Rousse a donc soif, au sens propre comme figuré, et elle s’est donné une destination à l’aune de cette grande soif : l’horizon de ces « invisibles montagnes », reliefs lointains qui nourrissent son désir et son envie des « vastes domaines » et d’échappées. Alors, franchissant prestement et presque gaiement les limites connues, elle gagne d’abord des territoires frontaliers, dont elle a entendu parler par ouïe dire : d’abord le Vallon du Tigre où elle ne rencontre aucun tigre. Elle marche ainsi au-delà des idées reçues des siens, des préjugés qui jamais n’ont été vérifiés. Nous, lecteurs, retrouvons un principe du conte philosophique : il est nécessaire de piétiner les préjugés pour progresser, faire naître le désir et vérifier par soi-même.
Rousse gagne donc l’autre « versant », ne fait pas demi-tour, mais va vers de nouvelles formes, vers des couleurs noires et boueuses, vers des périls et les douceurs de l’amour aussi. Les espaces s’allongent horizontalement, sans « fin » ni « finis » (limites). De désolés ils deviennent riants, spectaculaires même, animés de l’« odeur étrange […] verte et piquante comme fruit acide […] parfum inconnu […] qui donne envie de danser » (page 132). Près de cette « eau amère du monde », il est temps pour Rousse de s’arrêter et de prendre à son tour l’élève qui viendra.
Marcher dans l’inconnu et vers l’inconnu est le propre du récit d’initiation. Rousse a quitté son pays jeune renarde et connaît des épreuves en multitude qui font d’elle une « vieille vivante », comme elle le déclare à la dernière page, « là où Grand Fleuve finit », « là où se termine la terre » (page 133). Rousse le prononce comme une morale implicite pour clore l’apologue : « Je suis vieille vivante ». Être vivant parmi les vivants, partie d’un grand tout fait d’intolérables chaleurs, mais aussi de « bonne odeur de soleil » et de « crépuscule où résonnent des voix de toutes créatures » (page 131). Rousse grandissant, sa parole grandit aussi de sorte qu’elle peut dire : « Ainsi j’ai vécu ce que même très vieux corbeau n’avait jamais vécu » (page 107). Elle a dépassé le maître. Elle peut s’affirmer comme sujet. Le « Je » surgit.
La « force et l’envie de marcher » la tiennent (page 106), la joie aussi naît d’une expérience accrue. Ce « Je » d’abord engourdi dans « La Matière », intitulé de la première partie, prend naissance dans « L’esprit » (seconde partie) et se confirme dans « L’existence » (troisième et dernière partie).
Ainsi, le conte est structuré. Ainsi, Rousse, progressivement, prend de l’assurance, elle se souvient, sait et comprend, trois verbes employés de plus en plus fréquemment au fil des pages. Elle s’exprime comme narratrice-personnage, en posture interne. Elle devient auteur de ses dires, de ses jugements, errances et décisions. Or, être « auteur » en latin, c’est grandir, « s’augmenter » (de augere, bâti sur le même radical qu’auctor).
Le parcours de cette renarde est celui de sentiments neufs, mêlés dans des pistes sinueuses, à l’image des méandres de Grand Fleuve. D’abord, la nostalgie qui ouvre un combat pour ne pas se retourner, puis la peur, née de formes dansantes phosphorescentes dans Sombre Forêt, réactivant dans son corps « des sombres légendes ». Assez vite vient l’amitié. La vraie et profonde, « joyeuse » (page 50). Un jour, plus tard, le désir amoureux « comme sève bouillonnante répandue », celui qui « palpite et cogne fort » (page 110). Enfin, la farouche volonté de survivre aux pires maladies et la joie de savoir que le soleil reviendra. Déjà, quand le lecteur peut lire cette déclaration « Je suis maîtresse de ma vie. Mon esprit s’est ouvert » (page 97), il sent que la quête touche à sa fin. Et il sait qu’il peut fermer le livre, quand Rousse peut enfin s’asseoir, là où son regard va « jusqu’au lointain horizon courbe où le monde s’achève », façon pour elle d’avoir enfin élu domicile. Il a connu avec elle les respirations et « le halètement des beaux habitants de l’univers » qu’un Jean Giono en ses livres invite à ressentir, à retrouver pour que longtemps le désir se renouvelle, telle la pluie, bienfaisante, telle une « blanche et vive fulgurance3 » (p. 15).
H. de R
Denis Infante, Rousse ou les beaux habitants de l’univers, 128 pages, Tristram, 2024.
Notes
- 1. Micromégas, Voltaire. 1739. Chapitre II. « De quelle couleur est votre soleil bien examiné -D’un blanc fort jaunâtre, dit le Saturnien […] Notre soleil tire sur le rouge, dit le Sirien […] Il n’y a pas un soleil, parmi tous ceux dont j’ai approché, qui se ressemble, comme chez vous il n’y a pas un visage qui ne soit différent de tous les autres »
- 2. Telle est l’épigraphe qui ouvre le livre : « Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l’on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants e l’univers » Jean Giono, « Le chant du monde » in Solitude de la pitié.
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